Catégories : Hommes fessés
il y a 5 ans
Chez moi, il n’y avait pas de martinet, ni de déculottée, mais une discipline certaine entraînant très souvent des claquées sur les cuisses, ou des gifles pour aller plus vite.
Les gifles, c’était pour les fautes les moins graves, nécessitant une remise dans l’axe immédiate. Cela n’altérait ni l’ambiance du moment ni même la bonne humeur.
On recevait une seule gifle sur la figure, plus ou moins forte, on savait pourquoi, et c’était tout, on n’en parlait plus. Ces gifles tombaient sans préavis à la maison ou ailleurs, où que l’on soit. Cela faisait mal à la joue sur le coup, résonnait dans les oreilles mais passait assez vite. Petits, on avait souvent pleuré, mais assez vite en grandissant, on a encaissé sans broncher ni surtout chercher à se faire remarquer davantage.
Le terme de « cuissées » n’était pas utilisé ni même connu, et pourtant c’est ce qui se pratiquait systématiquement chez nous pour les cas plus sérieux nécessitant une certaine gradation dans le châtiment ou pour les fautes répétitives pour lesquelles on avait été prévenus. Il s’agissait essentiellement des gros mots ou des carnets de notes lorsque ceux-ci laissaient un petit peu à désirer.
Pour corriger le coupable, notre père comme notre mère nous forçaient à nous redresser, que ce fût mon frère ou moi, de sorte qu’en nous étirant ainsi, notre culotte courte remontait le plus haut possible vers l’aine. La correction était alors distribuée par derrière sur le haut des cuisses. Dans ces conditions, impossible de se soustraire, même en se débattant, à une bonne dizaine de claques retentissantes sur la peau sensible des cuisses. Les deux premières claquées étaient supportables, mais lorsque la main s’abattait à nouveau plusieurs fois au même endroit, cela cuisait fort et entraînait cris, gigotements et quelquefois pleurs.
Les traces bien rouges ne restaient pas très longtemps, mais la portion assez large de chair punie restait tout de même sensible quelques jours au toucher, ou lorsqu’on s’asseyait. Vers mes dix ans, la main parentale était leste et ces sortes de fessées pouvaient tomber sans préavis plusieurs fois par mois. A la campagne, ma grand-mère, quant à elle, utilisait surtout des badines ou des branches d‘osier, bref ce qui lui tombait sous la main. Cela lui évitait de se baisser.
Un seul coup sifflait dans l’air, à la volée. Toujours sur les cuisses, bien appliqué, devant ou derrière, cela suffisait pour faire mal, et la badine laissait une belle marque pour une bonne semaine. Étant plus âgé, il m’est arrivé quelquefois que mon short soit fortement étiré et remonté par derrière à la ceinture afin de bien dégager mes cuisses; cela faisait plutôt mal à l’entrejambe lorsqu’il était tiré brusquement vers le haut, surtout lorsque l’on ne portait rien par dessous, comme souvent en été.
Sur ce point, dans notre foyer, autant les parents étaient stricts sur nombre de choses, autant ils étaient peu restrictifs et même anticonformistes par rapport aux standards d’aujourd’hui au sujet des sous-vêtements. Ayant eux-mêmes été élevés à une époque où cet usage vestimentaire était loin d’être général, y compris pour les enfants, ils ne voyaient pas la nécessité d’en porter systématiquement, loin de là.
Privilégiant comme toujours un certain côté pratique et simple, tout naturellement, on avait été habitués depuis tout petits à s’en passer à la maison et surtout pendant l’été. Les vacances, c’était un peu à la dure, Maman prévoyait le minimum vestimentaire pour toute la famille. En camping, c’était pour tous un slip de bain ou directement le short, une chemisette nylon pour le soleil, un gilet ou un pull s’il faisait frais le soir, et c’était tout. Pareil à la campagne chez les grands parents, sans que ceux-ci soient surpris, j’ai rarement porté des sous-vêtements, sauf en hiver.
En pratique, moins de lessive, moins de dépenses, moins de bagages, plus d’aération et moins de transpiration. Il y avait même un mot pour cela. Maman disait : « tu n’as qu’à t’habiller juste comme ça », ou « enfile ta culotte juste comme ça ». On comprenait ce que cela voulait dire. Il n’y avait que pour l’école, et plus tard au lycée que les parents exigeaient que l’on mette obligatoirement des slips. Pour le reste, les maillots de corps n’étaient portés qu’en hiver et les socquettes étaient systématiquement bannies avec le port des sandales.
Cette habitude prise tout petit m’a servi plus d’une fois lorsque je fus peu plus vieux. Entres autres, à la piscine, des copains et des copines, faute d’avoir oublié un rechange, se rhabillaient sur un maillot de bain qui n’avait pas eu le temps de sécher. Élevé à l’école de la débrouille, moi, j’avais une solution simple, systématique, beaucoup plus agréable.
Cette pratique ne m’a joué un tour qu’une seule fois. En CM1, J’avais un bon copain de classe. Chez lui, on jouait de temps en temps tous les deux au foot dans la cour avec un gros ballon bien dur. Ce qui tenait lieu de buts n’était pas loin de la fenêtre de la cuisine, au rez-de-chaussée. Ce jour-là, j’étais le défenseur, et, pour faire plus vrai, on avait décidé de ne jouer qu’avec les pieds.
A un moment, j’ai seulement pu dévier le ballon dans lequel mon copain avait shooté très fort. Est arrivé ce qui devait arriver : le ballon est passé à travers un carreau de la cuisine où se trouvait la mère du copain. Le bruit du carreau cassé attira également le petit frère qui ne jouait pas avec nous à ce moment.
Chez eux, mon copain était l’aîné de deux frères, et tous deux connaissaient la pratique du martinet. On n’en avait jamais réellement discuté, mais je le savais pour avoir vu cet instrument posé là, sur le buffet de la cuisine, parmi d’autres choses. La maman nous demanda de rentrer… et de nous déculotter, sans chercher à savoir qui avait fait quoi.
Le copain avait un short en jeans, un des premiers que j’ai vus, bien court. Il le baissa, l’ôta complètement et le repoussa de côté. Il enleva ensuite son slip blanc, et je le vis nu pour la première fois. Il semblait plus craindre la suite qu’être gêné d’être nu devant moi.
Comme de mon côté, je n’obtempérai pas, la maman me répéta sur un ton qui n’admettait pas de réplique de me déculotter. Honteux, baissant les yeux, j’ai bien dû dégrafer mon short tyrolien sous lequel, comme souvent le jeudi, je n’avais rien mis. Celui-ci, emporté par propre son poids, glissa à terre. Au regard et au hochement de tête de la maman, je compris qu’elle s’étonnait de cette absence de sous-vêtement, mais elle ne dit rien. Mon copain, avec qui je jouais souvent, avait certainement remarqué que certains jours je n’avais pas de slip et parut moins surpris.
Puis cela alla très vite; la maman prit le martinet et, visiblement maîtrisant la technique, debout, un pied sur une chaise, courba sur sa cuisse son fils au niveau du bassin et administra une volée d’une dizaine de coups sur les fesses bien tendues. Avant que je ne m’en rende compte, c’était mon tour ; je n’étais pas habitué à la position. Surpris, sans réaction, je me suis laissé faire.
Avant que je ne le réalise, j’avais eu mon compte au martinet, c’était fini. Mais cela piquait et cuisait bien chaudement mes fesses. J’avais reçu ma première fessée cul nu, au martinet. Aucun de nous deux n’a pleuré et on s’est reculotté en vitesse. Le petit frère, qui ne jouait pas avec nous, mais avait été attiré par le tintamarre, avait trouvé toute la scène extrêmement hilarante et son fou rire finit par énerver sa mère qui lui demanda s’il voulait également goûter au martinet avant la fin de la journée.
En rentrant sans tarder à la maison, franchement naïf et surtout manquant de courage, je ne me suis pas vanté de ma mésaventure. J’espérai pendant quelques jours que cette histoire ne vienne pas aux oreilles de mes parents qui connaissaient bien ceux de mon copain. Comme le temps passait, je devenais confiant. Cependant, un soir en rentrant de l’école, je me fis cueillir par mes deux parents; mon frère était également là.
Mon père me demanda sur un ton menaçant si je n’avais pas oublié de leur dire quelque chose. Voyant mon air sincèrement surpris, il m’ordonna de baisser ma culotte, ce qu’il n’avait jamais fait. Là, je compris immédiatement. Je dus également retirer mon slip. Ceci fait, je reçus la plus magistrale des volées de claques sur mon postérieur. J’en étais à ma deuxième fessée cul nu.
En comparaison, la correction au martinet n’avait pas été plus douloureuse. Et sur les fesses, ce n’était pas pire qu’une bonne vingtaine de claques sur l’arrière des cuisses, comme je l’expérimentais de temps à autres. Les mains, cela cingle peut être moins que les lanières de cuir, mais cela chauffe beaucoup plus. Ce n’était pas le carreau cassé qui gênait le plus mes parents, encore que… mais surtout le fait de n’avoir rien dit en rentrant. Ce fut la seule fois où je fus déculotté à la maison. Pour la soirée, je fus envoyé dans ma chambre où je remis ma culotte… sans slip dessous, bien entendu.
Quelques jours après cette correction mémorable, jouant pendant la récréation à l’école, j’eus la surprise d’entrevoir par l’entrebâillement du short en jeans de mon copain qui s’était assis par terre, qu’il n’avait rien par-dessous alors que souvent on apercevait son slip blanc quand il avait cette position. Là, je lui fis remarquer que l’on voyait son zizi.
Il me répondit que quelques jours après l’incident du carreau cassé, nos deux mères s’étaient parlé, la sienne s’étonnant de cette façon d’enfiler ma culotte directement sur la peau, sans slip sous la culotte. Il faut croire que la mienne avait dû avancer des arguments convaincants car, à la suite de cette rencontre, sa mère avait supprimé sous-vêtements et socquettes dès qu’il faisait un peu chaud, y compris les jours d’école.
Mon copain s’était vite habitué à cette nouveauté, me dit-il. Il avait vu depuis longtemps que je n’avais pas de slip quand j’allais jouer chez lui, il avait essayé secrètement plusieurs fois, pour voir comment cela faisait. Et il se trouvait ainsi mieux comme ça, surtout en vue de l’été qui arrivait. Son petit frère, qui avait trouvé cela très drôle lorsqu’il m’avait vu déculotté, fut pris au dépourvu d’avoir à faire comme les grands, pour aller dans sa classe de CE1; il paraît qu’après avoir rechigné le premier matin, il s’y fit très vite. Je pense malicieusement aussi, que cela a dû en plus améliorer la rapidité du déculottage pour le martinet.
Quelque temps après, vers la fin de l’année scolaire, je reparlai de tout cela à la maison, mais je n’eus pas le droit d’aller sans rien dessous pour les derniers jours d’école. A la fin des vacances suivantes, je dus remettre un slip, sous le même short sous lequel la veille je n’avais rien, simplement parce que c’était la rentrée en CM2.
Mon copain, assis maintenant à côté de moi dans la même classe, n’en remit pas sous son nouveau short, acheté pour la rentrée, jusqu’à fin octobre. Le jour de la visite médicale de début d’année, au moment de se déshabiller, il dit à l’infirmière qu’il n’avait rien dessous. Celle-ci lui répondit simplement de garder son short, sans plus se formaliser. Ce jour-là, je compris pourquoi deux jumeaux qui étaient dans ma classe lorsque j’étais en CE1 avaient gardé leurs culottes courtes lors de la visite médicale. J’en étais envieux, et j’aurais voulu en rediscuter une nouvelle fois.
La réponse fut orageuse. Je fus prévenu que si je faisais comme mon copain à l’école, je prendrais de gros risques pour mes fesses, et très régulièrement, car alors, comme chez lui, il y aurait un martinet à la maison. Pas de slip en dehors de l’école, c’était bien, très bien même, à l’école, c’était non. La première transgression signifierait l’achat immédiat d’un martinet. On en est resté là. Pas de martinet non plus. Cette dernière année d’école primaire, au moment de partir pour l’école, Maman vérifia même de temps à autre que j’avais mis un slip. Je n’eus qu’une petite tolérance plus tard au lycée, uniquement pour les retours de piscine.
Les culottes courtes, depuis la maternelle et à l’école primaire, j’en portais la plupart du temps du printemps à l’entrée de l’hiver. C’étaient mes culottes tyroliennes en cuir qui ne présentaient pour ma maman et moi que des avantages pratiques immédiats : inusables et pas salissantes. Pour la maman elles avaient eu peut-être aussi à l’origine un petit côté mignon pour ses petits garçons à l’âge de la maternelle. Tout naturellement, après la première, j’en eus une deuxième. Je n’étais pas le seul à porter ces culottes tyroliennes; en CM2, dans ma classe, on était deux, et on pouvait en voir quelques autres dans l’école.
Ces culottes ne craignaient peut-être rien, mais elles ne protégeaient pas spécialement les cuisses des claquées de la main ou des cinglées de martinet, car les grands revers des lisières dégageaient un maximum de surface de peau nue. Peut être même que quelques lanières un peu longues d’un martinet ou d’un fouet pouvaient-elles se hasarder par mégarde sous les lisières très courtes de certaine de ces culottes de cuir ?
En effet celles-ci, qui étaient assez amples, restaient souvent grandes ouvertes à cause de la raideur des revers de cuir en double épaisseur. Même si l’on pensait à garder les cuisses serrées, en étant assis par exemple, elles pouvaient s’entrebâiller largement vers l’aine. N’ayant pas eu à subir les cinglées du martinet à la maison, je n’ose pas imaginer la douleur que cela aurait pu être dans mon cas.
J’ai eu aussi à l’époque du primaire des culottes courtes en tissu, pour être plus habillé, mais je les ai utilisées assez peu, moins que mon frère aîné, plus soigneux, qui les avait vite préférées ; finalement les miennes devenaient trop petites sans être usées.
Les mois d’hiver, pour l’école, j’avais des culottes longues en velours, mais au début du printemps lorsque l’on passait aux culottes courtes, on n’y revenait pas, même s’il refaisait froid, ou regelait le matin. On se couvrait bien, on avait des grosses chaussures, avec des chaussettes montantes sous le genou ; ainsi, on n’avait pas froid.
Comme beaucoup d’autres écoliers, je mettais des blouses bleues en nylon pour aller à l’école primaire, un manteau pour le froid. Cependant, manteau et blouse avaient à peu près la même longueur que la culotte courte. Ainsi, inutile d’enlever blouse ou manteau : les corrections à pleines mains pouvaient tomber pareillement sur l’arrière des cuisses toujours bien dégagées.
Une fessée dehors, et cela m’est arrivé au printemps, sur des jambes bien froides, cela faisait beaucoup plus mal ! Dehors par temps froid, la peau est moins souple et souvent déjà un peu rouge et les marques des claques restent plus longtemps.
Au lycée, de la sixième à la troisième, pour faire plus chic et plus sage, j’ai eu droit à des culottes courtes à mi-cuisses à la place de mes culottes tyroliennes. Elles étaient en flanelle grise et assez étroites aux jambes.
Pour autant, et bien que je grandisse, je n’étais pas dispensé de fessées. Lorsque je rentrais du lycée les corrections continuaient à tomber visant mes cuisses, depuis les lisières de ces nouvelles culottes jusqu’aux jarrets, puisqu’elles étaient plus longues que mes culottes tyroliennes. De plus, le tissu protégeant beaucoup moins que le cuir, une bonne claque du papa sur les cuisses se sentait partout, même sous la partie couverte par la culotte.
Si j’étais plutôt bon en maths et en grammaire, l’orthographe n’était pas mon fort. Mes deux parents, vérifiaient plusieurs fois par semaine nos copies notées et nos cahiers, relevaient les fautes, mêmes celles que les professeurs n’avaient pas soulignées. En cas de fautes trop nombreuses, ou de récidive dans celles-ci, cela se terminait invariablement par une ou plusieurs tapes bien senties sur l’arrière des cuisses… et par la recopie des mots mal orthographiés dans un cahier séparé uniquement réservé à cet usage.
A cette même époque de l’entrée en sixième, comme je l’avais demandé plusieurs fois, Maman m’avait racheté pour la maison et les vacances une nouvelle culotte tyrolienne en cuir lisse vert foncé, avec deux fermetures Eclair, comme la précédente, plutôt qu’un solide short en toile ou en jeans comme cela se faisait de plus en plus. Elle avait compris que mon choix n’était pas un caprice de quelques jours et que cette culotte, je la porterais régulièrement en dehors du lycée, et même en hiver, à la maison.
Celle que j’avais eue depuis plusieurs années et que j’avais mise à l’école jusque à la fin du primaire puis toutes les vacances suivantes, me serrait maintenant beaucoup pour être encore confortable, même sans rien dessous, comme je l’avais portée pratiquement tous les jours depuis le début des grandes vacances de cette année-là.
La taille de ma nouvelle culotte tyrolienne était équivalente à un bon seize ans français. A moi qui, à onze ans et demi, était mince et élancé, elle parut sur le coup très grande en la découvrant la première fois. Elle paraissait également lourde au premier contact, le cuir neuf, agréable au contact de la main, souple, était très épais.
Étant coupée plutôt court, comme un short, elle était cependant moins longue que mes nouvelles culottes courtes en flanelle. Et au-delà de la taille qui aurait convenu à un adolescent plus qu’à moi, elle s’avérait être beaucoup plus large de la ceinture à l’ouverture des jambes. Effectivement, à y repenser, elle était franchement trop grande dans les premiers temps. La ceinture devait être serrée au maximum, et les cuisses paraissaient flotter au sortir des larges revers, pourtant lacés serrés le plus possible au début.
Cependant, j’ai tout de suite bien adopté cette nouvelle culotte sans attendre de grandir plus car cette trop grande aisance apparente était loin d’être désagréable. Comparée à la précédente, elle autorisait tous les mouvements sans entrave, comme le short de gym en coton bleu que j’avais eu pour la rentrée en sixième. Elle éveilla même mes sens profonds sans que je le comprenne immédiatement lors du tout premier essayage que me fit faire Maman en rapportant un samedi ce nouveau short tyrolien.
Pour l’essayer, sans même aller dans ma chambre, je retirai aussitôt mon ancienne culotte, celle qui était trop petite, et je me suis retrouvé nu devant elle. J’ai alors directement enfilé gauchement cette nouvelle culotte. La boutonnière, neuve, sous le rabat de devant était raide et difficile à fermer, juste avant de remonter les deux fermetures Eclair de ce rabat. Celui-ci, comme la bavette des pantalons à pont des marins cache cette boutonnière et surtout le bas du ventre.
La culotte était trop large, et n’ayant pas encore l’habitude de la mettre, elle ne demandait qu’à retomber de son poids sur mes chevilles, avant que je ne boucle la ceinture. Et je n’avais même pas pensé à remettre un slip dessous pour cet essayage. Maman ne m’avait pas demandé non plus d’aller en chercher un. En passant ses doigts sous la ceinture, et en tirant les jambes à l’horizontale, pour se rendre compte, elle avait dit seulement que son achat était encore un peu grand pour ma taille. Un peu surpris par ce nouveau contact, je me suis immédiatement senti bien avec ce short trop grand pour moi.
Au contact et à l’odeur du cuir neuf qui ne me serrait plus, mais plutôt me libérait devant et derrière, je ressentais agréablement mes attributs virils en liberté grossir sans bien réaliser le côté sensuel de ce qui se passait. C’était la première fois que cela m’arrivait, ou du moins que je m’en rendais compte. Je n’ai pas remis mon ancienne culotte et suis resté ainsi jusqu’au soir. Lorsqu’il est arrivé, Papa a dit que cela m’allait bien et que je devrais être content.
Ce que j’ai su beaucoup plus tard, c’est que le jour de cette emplette à laquelle, comme souvent, je n’avais pas assisté, il n’y avait plus la taille qui aurait convenu pour mes onze ou douze ans dans le magasin que Maman connaissait. La vendeuse, peut-être soucieuse d’assurer la vente, avait proposé la taille au-dessus, disponible, pour faire un long usage, aurait-elle dit, en précisant que si j’avais déjà eu des shorts tyroliens, je m’habituerai très vite à une grande taille. Et c’est vrai que c’est ce qui s’est passé ; finalement je ne l’ai pas regretté.
Cette culotte courte, je l’ai beaucoup utilisée en dehors du lycée en toutes circonstances, avec les copains, en vacances, en voyage. Le jeudi, en sixième, j’allais au catéchisme avec, et j’ai fait ainsi ma retraite de première communion. A quinze ans, je l’avais souvent sur moi lors de mon premier séjour linguistique en Angleterre et des Anglais m’ont demandé si j’étais un Allemand.
En rentrant du lycée je me changeais toujours pour remettre ce short inusable sous lequel en grandissant, j’étais bien plus à l’aise. Il était bien plus confortable et agréable à porter que les culottes courtes en flanelle coupées près du corps, ou un peu plus tard les culottes longues en tergal. Il était surtout très pratique parce qu’il n’y avait jamais besoin de faire attention à quoi que ce soit. Par exemple, au lycée, à la cantine il m’arrivait de me tacher de temps à autre, le gras ça tient bien sur la flanelle, et c’était la correction immédiate assurée bien appuyée sur les cuisses ou une gifle sur la figure dès que Maman s’en apercevait.
Au moins, à table à la maison, ou ailleurs, avec ma culotte de cuir, de ce côté-là, pas de risque. Pareil, à la campagne, cela m’est arrivé de prendre les jours de pluie, la veste de ciré de mon grand-père ; je pouvais aller dehors n’importe où sans craindre l’humidité, les jambes, ça sèche vite, pas le tissu d’un pantalon, ou d’un short long. Le cuir lisse ne craint pas l’eau qui coule dessus. Il n’y avait pas à faire spécialement attention à quoi que ce soit, je pouvais essuyer la terre de mes mains, grimper aux arbres sans me salir, un coup d’éponge suffisait, ou franchir des clôtures sans que les griffures laissent des accrocs irrémédiables comme sur du tissu. Un peu de graisse pour cuir à l’extérieur après un lavage complet, et pour l’entretien c’était tout.
En grandissant, les fessées se sont espacées, encore que mon impertinence à cette époque m’a valu de mon père plusieurs fessées bien senties et surtout bien prolongées sur le haut du derrière des cuisses, à ne pas s’assoir pendant quelques minutes après la correction, short en cuir ou pas. Adolescent, j’ai beaucoup porté cette culotte de nombreuses années, et, quelques années plus tard, en vacances en Allemagne, je m’en suis racheté une similaire, de taille adulte.
J’avais grandi à cette époque optimiste, que l’on appelle les trente glorieuses, entre la fin des années cinquante, et le début des années soixante-dix, élevé en culottes courtes de façon très pratique et un peu sévère comme beaucoup d’autres de cette génération. Gamin, j’ai indiscutablement aimé la liberté des culottes courtes décontractées portées directement, comme ça, à tout va, plutôt que les pantalons habillés synonymes de contraintes et d’obligations.
Les corrections et la rigueur parentale étaient peut-être un peu moins appréciées. Encore qu’à y réfléchir, cela n’était pas si terrible que ça. Je crois que finalement si je regrette ce temps passé, je ne regrette pas cette éducation. A plus de soixante ans je porte toujours tout l’été sans complexe des shorts et des bermudas. Je ne peux pas m’en passer dès que le temps est correct. Et j’ai toujours une culotte tyrolienne pour jardiner.
Jean-Yves
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